Nouvelles acquisitions


De nouvelles oeuvres sont entrées

au Musée du Jeu de Mots,
ainsi qu'au Musée des Enfants.

Pour les visionner, voyez plus bas,
dans le texte "Une Histoire vraie".

Réunion N°2 - février 2009

Compte rendu de la deuxième réunion de
BORDEAUX LABEL RÉVEILLEZ 2013


« Une Histoire vraie »

La deuxième réunion de "Bordeaux Réveillez Label 2013" s’est déroulée le mercredi 4 février à la Fondation Raffy. Etaient présents des plasticiens, dessinateurs, cinéastes, musiciens, enseignants, journalistes, mais aussi des personnes curieuses, dont certains bénévoles de l’ex-candidature…

Chacun ayant amené une bouteille, nous avons bien bu, et nous avons admiré les œuvres de la Fondation comme le cabinet des curiosités, avec notamment la pierre qui bouge toute seule, ou la radiographie de chou, preuve scientifique pour ceux qui en doutaient que ce sont bien les garçons et pas les filles qui naissent dans ce légume.


"Le Kiwi" © Fondation Raffy


Nous étions environ deux fois plus que lors de la première réunion, ce qui veut dire qu’à cette vitesse-là, la réunion de décembre devra se dérouler à la Patinoire de Mériadeck !
Nous avons fini dans un bar célèbre de la Victoire, jusqu’au bout de la nuit.


LABEL REVEILLEZ 2013

Nous avons décidé que cette démarche, que certains prennent pour une fausse bonne idée, était une fausse mauvaise idée. Ayant senti de la part des récalcitrants une certaine méfiance vis à vis de cette initiative, nous pensons juste qu’il est parfois intéressant de prendre au pied de la lettre les proclamations des politiques, que cela peut même parfois être une forme intelligente et pas juste destructive d’opposition.

C’est simple : les institutions ont entériné qu’il ne se passerait rien en 2013, nous disons qu’il se passera quelque chose. Opposition, constructive, voire constructiviste.

Au lieu de perdre du temps à se demander s’il ne faudrait pas prendre une autre date que 2013, nous pensons qu’en gardant cette échéance qui nous a été imposée de manière aléatoire par les circonstances d’une candidature dans laquelle nous ne nous reconnaissions pas forcément, nous refusons la règle du jeu et la décision finale de la commission européenne, à savoir qu’il ne se passera rien de particulier en 2013 à Bordeaux.

Si cet argument ne convainc pas certains, qu’ils viennent à la prochaine réunion, on peut toujours en parler.

Nous avons aussi entendu certaines personnes dire qu’il ne fallait pas attendre 2013 pour faire bouger Bordeaux, pour qu’il se passe quelque chose. Nous leur répondons : nous n’attendons pas, et nous avons décidé la chose suivante :

La démarche que nous engageons
est une œuvre d’art en soi
"Bordeaux Label Réveillez 2013" est un objet artistique protéiforme, multidisciplinaire, mais c’est une œuvre d’art en soi. Jamais terminée, toujours imparfaite, une œuvre sous forme d’un laboratoire, elle n’arrêtera pas de bouger, de changer, et ce seront ceux qui voudront s’y investir qui la feront.

Il suffit de le dire, alors nous le disons.

Ainsi, quoi qu’il arrive, nous n’espérons pas qu’il se passera quelque chose en 2013, nous déclarons, dès aujourd’hui, que cet objet est déjà vivant, et nous considérons les réunions comme faisant parti de l’œuvre.

C’est donc maintenant qu’il commence à se passer quelque chose.
2013 est une date prétexte, mais nous en avons besoin afin de déterminer un avant, un pendant, un après. Nous avons besoin d’une date pour mettre en route des projets qui trouveront un certain aboutissement en 2013, mais cette date ne sera pas une fin en soi, juste une étape.

Les projets que nous allons étudier ne se termineront pas à cette date-là, il faudra penser à leur continuation.
Par exemple, si nous réussissons à mettre en route en 2013 une cinémathèque, nous pourrons dans les années précédant 2013 faire des projections des acquisitions (copies de film) de ce future lieu dédié à la cinéphilie, mais il est bien évident que cette cinémathèque que nous appelons de nos vœux n’aurait aucune raison de s’arrêter de fonctionner après 2013.
De même, si nous mettons en route des orchestres de quartiers, en les aidant à s’organiser, à trouver des lieux de répétitions, nous pourrons leur proposer de prendre contact un invité de leur choix, français ou étranger, avec lequel ils démarreront une collaboration qui pourra déboucher sur un ou des concerts en 2013. Mais passé cette date, il n’y a aucune raison pour que ces groupes disparaissent, et pour que les lieux de répétitions ne continuent pas à servir.

La démarche étant une œuvre en soi, les projets seront tous pris au sérieux, en tant qu’objets poétiques, qu’ils deviennent un jour réels ou pas. Après tout, le bateau ivre n’a jamais existé dans la réalité… Certains membres de l’association avaient imaginé il y a quelques temps la verticalisation de la passerelle Eiffel; les bénévoles de l’ex Bordeaux 2013 nous l’ont confirmé, cette érection imaginaire a fait énormément réagir, des gens même ont écrit à Sud Ouest pour protester contre ce projet, et beaucoup l’ont pris très au sérieux. Ils ont eu raison, non pas parce que cette idée sera mise en œuvre réellement, mais tout simplement parce qu’en faisant travailler leur imaginaire, elle existe déjà. Nous allons donc continuer à étudier des projets qui peut-être ne seront que des extrapolations poétiques, peut-être pas, car pour nous, l’important, c’est le chemin.

"La Tour Eiffel 2" © Fondation Raffy


Ce site internet est fait pour recueillir les propositions et les réactions aux projets. Il fait partie intégrante de l’œuvre que nous commençons à inventer.



Les projets


Nous avons donc commencé à imaginer des projets divers et variés.

Dans le désordre :


  • Un musée du jeu de mots.

Voici les premières acquisitions de ce musée:

"La Raie Alitée" © Fondation Raffy

"Le kiwi" © Fondation Raffy


"Torero encornet" © Fondation Raffy

"La Raie au Porc" © Fondation Raffy

"Henri Salvador Dali" © Leonard Zelig

  • La cinémathèque.
Une cinémathèque n’est pas une salle d’exploitation comme l’UGC ou l’Utopia. Pour fonctionner, elle doit avoir un fonds, c’est-à-dire un certain nombre de copies de film lui appartenant. Nous allons étudier en terme juridique le fonctionnement d’un tel lieu. Mais toute personne susceptible d’avoir des copies de film serait bien aimable de se signaler. Nous avons déjà quelques donateurs potentiels parmi les membres de l’association, donc l’affaire est déjà très concrètement engagée.

  • L’album Panini de Bordeaux.
Un album de vignettes autocollantes, proposées en pochettes et à coller dans un album. Ces vignettes représentent des personnalités de Bordeaux, quartier par quartier.

  • Des orchestres de quartier.
A la manière de l’orchestre national de Barbès. Ils existent déjà, en pointillés, dans certains cafés de la ville… Aidons-les à se développer.

  • Un répertoire de chansons de stade.
Faire travailler un compositeur contemporain avec les clubs de supporters des girondins de bordeaux afin qu’ils aient enfin des chants dignes d’eux, il n’y a aucune raison qu’il n’y ait que les clubs anglais qui soient capables de faire ça. Et à la place du "Ho hisse enc...", on pourrait imaginer un chant funèbre capable de faire pacifiquement déjouer les adversaires.

  • Le match des 3 "M".
un match intellectuel et sportif entre les mémoires des trois M de Bordeaux (Montaigne Montesquieu, Mauriac) qui serait arbitré par le d’Artagnan de cette confrérie, à savoir Moulinié, le célèbre artiste érotomane. Quelqu’un a aussi proposé, comme remplaçant, Philippe Mollers.

  • Un centre d’art pour les enfants.
voici la première acquisition de ce musée

© Léo

  • Un enterrement du Port de Bordeaux
(un des rares projets qui n’aurait pas de suite, encore que…) avec un concours du plus beau bateau en papier. Mais les vrais bateaux seront tolérés.

  • La réhabilitation d’une ceinture maraîchère
Autour de Bordeaux, projet initié par l’association Trans CUB. Nous espérons qu’un ou plusieurs membres de cette association pourront venir à la prochaine réunion.



Les projets sont encore trop peu nombreux

Les éditeurs, écrivains, architectes, gens de théâtre, musiciens classique ou jazz, danseurs ne se sont pas encore manifestés. Qu’ils n’hésitent pas. Nous avons besoin d’eux.


Les projets sont encore trop peu nombreux

Les éditeurs, écrivains, architectes, gens de théâtre, musiciens classique ou jazz, danseurs ne se sont pas encore manifestés. Qu’ils n’hésitent pas. Nous avons besoin d’eux.

Nous avons aussi décidé que chaque réunion se déroulerait le premier mercredi de chaque mois.


La troisième réunion aura donc lieu
mercredi 4 mars
à la FONDATION RAFFY

(73 rue de la Rousselle)


Nous commencerons à 19h00.
(Bouteilles, idées, etc…)




Deuxième réunion, mercredi 4 février 2009

Le 9 janvier, dans "Sud Ouest"

AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE


Mercredi 7 janvier 2009
Tout a commencé par une première réunion publique
et le speech introductif suivant:
Je m’appelle Thomas Bardinet. Je suis réalisateur et producteur de films. Après avoir vécu 20 ans à Paris, je suis revenu à Bordeaux. L’année dernière, j’ai réalisé avec le plasticien Thierry Lahontâa le petit film pour la candidature de Bordeaux Capitale Européenne de la Culture qui s’appelait « Bordeaux Clic Clac » (voir ci-dessous).





L’échec de cette candidature ne m’a pas plongé, je dois le dire dans une grande tristesse. Pourquoi faut-il attendre d’une lointaine commission Européenne qu’elle nous donne l’autorisation de mettre en place des événements ?

Mais bizarrement, c’est en écoutant nos chers représentants, bons perdants, accepter la « défaite », et dégonfler gentiment le ballon de baudruche qu’ils avaient eux-mêmes gonflé pour le ranger au placard, que j’ai eu envie, peut-être par esprit de contradiction, de dire "non, il faut faire quelque chose".

Attendre que les politiques nous donnent l’autorisation d’imaginer des événements culturels, c’est une drôle de façon de faire.
Cela n’a jamais été la mienne, et sans doute pas la vôtre.
Mais écouter sans broncher ces mêmes politiques dire « on ne fera rien », c’est me semble-t-il, encore pire.


En entendant que Marseille était la ville choisie, je me suis souvenue de cette époque pas si lointaine où les rapports entre notre ville et la cité phocéenne étaient compliquées. Je me souviens du numéro de meilleurs ennemis de Claude Bez et Bernard Tapie qui en lousdé n’hésitaient pas à s’échanger leurs joueurs... tout en jurant qu’ils ne le feraient jamais.

À entendre les chroniqueurs actuels de la vie culturelle de Bordeaux de l’époque, c’était le désert:

- Le Capc de Froment,
- la folie Sygma de Lafosse,
- l’éclosion de la plus grosse concentration de groupes de Rock en France,
- la venue régulière des plus grands jazzmen,
- Roberto Benzi
- le Jean Vigo et tous les cinémas art et essais qui existaient encore à l’époque,
- sans oublier les Girondins de Bordeaux champions de France...

Comme désert, moi j’en reprendrais bien !


"Contre la bonne mère,
déterrons la hache
de bonne guerre"

Je me souviens de cette petite guéguerre entre les deux grandes villes, et je me suis dit que, même pour s’amuser, reprendre ce petit conflit pourrait être un prétexte comme un autre pour faire quelque chose. Comme pour Tapie et Bez, rien ne nous interdirait d’avoir des contacts sous la table avec les organisateurs marseillais pour négocier certains échanges plus ou moins secrets…

On peut aussi se dire, pourquoi absolument un événement, vous êtes sans doute tous très actifs, respectivement dans vos spécialités. Mais si vous êtes artistes, ou si vous en faites travailler, vous savez sans doute qu’il n’y a rien de plus stimulant pour nous que de se mettre la pression, notamment en s’imposant, en nous imposant des échéances.

Pour le cinéma, par exemple, je propose une résidence de cinéastes, qui commenceraient à travailler dès 2010 sur un projet qu’ils termineraient en 2013.

Bref, c’est à partir d’une idée, sans doute mauvaise, que j’aimerais vous en proposer une autre, ou en tous cas, que j’aimerais vous inviter à réfléchir à un événement qui puisse concerner toutes les disciplines culturelles, de l’architecture à la musique en passant par le cinéma, l’écriture, les arts plastiques, la bd, et pourquoi pas le football.

"Ensemble, nous f’rons front"

Au lieu d’être chacun dans son coin et sa spécialité, pourquoi ne pas écouter les autres faire des propositions. Moi, j’ai des idées, sans doute très mauvaises ou très bonnes sur les autres arts que le cinéma, vous en avez aussi sur les disciplines qui ne sont pas les vôtres…

Puisqu’il faut se lancer, alors je me lance dans les idées, saugrenues ou pas, on verra après :

- Pour la musique, sur le modèle de l’orchestre national de Barbès, des orchestres dans chaque quartier.

- Un festival de violons d’Ingres d’artistes : proposer à des artistes de montrer son travail dans une discipline pour lequel il n’est pas forcément connu.

- Le musée du jeu de mots.


- Demander à un compositeur contemporain de composer des chœurs pour les supporters des girondins de Bordeaux qui reste la plus grande chorale de la région dont le répertoire, je n’en doute pas, ne demande qu’à être amélioré…


- Le plus grand match de foot ou de rugby (Bordeaux – Marseille, bien entendu) du monde, sur la place des Quinconces enfin recouverte de la pelouse qu’elle mérite.




Et les politiques ?

Il semblerait que les politiques locaux n’ont pas compris non seulement qu’il y a à Bordeaux des gens qui ont du talent, mais aussi et surtout des gens qui ne sont pas refermés sur eux-mêmes et qui ont suffisamment bourlingué pour pouvoir faire venir à Bordeaux des gens de toute la France, et du monde entier. Notre maire préféré n’en est pas convaincu, lui qui se sent obligé de faire venir une personne de « la capitale » pour créer de toutes pièces un événement.


Je pense que si cette proposition intéresse certains, si une dynamique se crée, les politiques sont réellement ceux qui doivent être mis au courant en dernier. Devant le fait accompli, lorsqu’ils n’ont plus qu’une chose à faire, cracher au bassinet pour pouvoir dire que tout ce qu’ils n’ont pas vu éclore était leur propre idée. S’ils payent, on peut être regardants ou pas, là encore, ça se discute…


Maintenant, comme on dit, tout est ouvert, et on peut en parler.


Thomas Bardinet